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PARIS, France
RECORD LABEL

Sunday, May 3, 2009

Blind Blake fut des années 30 aux années 60 le chanteur du groupe de l’Hôtel Royal Victoria de Nassau, Bahamas. Sa musique était un étrange mélange de vieux classiques de ces îles, de compositions calypso plus récentes et de ballades américaines. Ses musiciens mêlaient thèmes de guitare jazz et harmonies de groupes vocaux à des rythmes antillais, avec pour résultat des enregistrements d’un humour et d’un swing que peu de musiciens, d’aucun continent, n’ont égalés. Alphonso Blake Higgs, connu sous le nom de « Blind Blake », est né à Matthew Town, Inagua, Bahamas, en 1915. Il pratiquait les instruments à cordes – ukulele, banjo, banjo ténor, guitare – et jouait aussi du piano. Il perdit la vue à l’âge de 16 ans et poursuivit le rêve d’une carrière dans la musique avec un style unique, mélange de folk, calypso et jazz. Sa reconnaissance commença en 1935 quand il enregistra pour la radio Philco quelques-unes de ses chansons sur la vie politique et sociale des Bahamas. Sa chanson la plus populaire « Love, Love alone » était basée sur l’histoire d’amour entre le roi Edward VIII et Wallis Simpson. Il lui fut interdit de jouer la chanson à l’arrivée à la Colonie du Duc et de la Duchesse de Windsor mais le Duc l’invita à la chanter à une soirée privée où il fut ovationné. Blind Blake écrivit environ soixante chansons Goombay à partir des années 30, dont « Run Come See Jerusalem », sur les effets de l’ouragan de 1929, « Jones (Oh Jones) » et « J.P. Morgan ». La chanson traditionnelle « Peas and Rice », pratiquement un hymne bahaméen, a son origine durant la Première Guerre Mondiale lorsque la rareté des matières grasses importées pour la cuisine obligea à la substitution par de l’huile de coco. Et l’une des plus anciennes chansons des Bahamas est la ballade tragi-comique « John B. Sail » (adaptée plus tard et interprétée par de nombreux artistes, notamment les Beach Boys avec « Sloop John B. » sur leur album « Pet Sounds »). Le « John B. » était un vieux bateau utilisé pour la pêche aux éponges dont l’équipage avait l’habitude de devenir joyeux dès qu’ils arrivaient au port. Blake joua pour de nombreux chefs d’Etat comme le Président Kennedy et le Premier Ministre MacMillan. Il joua pour les touristes au Royal Victoria Hotel et dans de nombreux hôtels et clubs locaux. Il joua dans les grandes villes américaines. Au fil des ans, de nombreuses célébrités de passage, telles que Mahalia Jackson, Louis Armstrong et Duke Ellington louèrent Blind Blake pour son style bahaméen et son originalité. Dans les année 70 et 80, le groupe de Blind Blake fut employé par le Ministère du Tourisme pour jouer à l’aéroport international de Nassau, accueillant les touristes sur le tarmac de l’aéroport avec un message de bienvenue musical. Ce CD est tiré d’une série d’enregistrements réalisés au début des années 50. Son groupe « The Royal Victoria Hotel Calypsos » comprenait Dudley Butter (guitare, maracas), Chatfield Ward (guitare), Freddie Lewis (guitare lead), George Wilson (contrebasse) et parfois Lou Adams à la trompette. Sa popularité avec les touristes leur permit de trouver un public aux Etats-Unis et ils devinrent une inspiration pour de nombreux musiciens du revival folk. Josh White et Johnny Cash reprirent « Delia », Pete Seeger « Foolish Frog », Dave Van Ronk « Yas, Yas, Yas » et « Run, Come See Jerusalem » fut joué par des dizaines de groupes, sans parler de l’influence de Blake sur Harry Belafonte.